Author: Jules Supervielle
Cited by
- Carlos Fuentes (1)
- IN: Distant Relations (1980) Fiction, NULL
EPIGRAPH: LA CHAMBRE VOISINE
Tournez le dos à cet homme
Mais restez auprès de lui
(Ecartez votre regard,
Sa confuse barbarie),
Restez debout sans mot dire,
Voyez-vous pas qu’il sépare
Mal le jour d’avec la nuit,
Et les cieux les plus profonds
Du coeur sans fond qui l’agite?
Eteignez tous ces flambeaux
Regardez: ses veines luisent.
Quand il avance la main,
Un souffle de pierreries,
De la circulaire nuit
Jusqu’à ses longs doigts parvient.
Laissez-le seul sur son lit,
Le temps le borde et le veille,
En vue de ces hauts rochers
Où gémit, toujours caché,
Le coeur des nuits sans sommeil.
Qu’on n’entre plus dans la chambre
D’où doit sortir un grand chien
Ayant perdu la mémoire
Et qui cherchera sur terre
Comme le long de la mer
L’homme qu’il laissa derrière
Immobile, entre ses mains
Raides et définitives.
THE ADJACENT ROOM
Turn your back to that man
But do not leave him
(Avert your gaze,
Its dim barbarity),
Stand without saying a word,
Don’t you see how nearly he fails
To distinguish day from night,
And the farthest skies
From the bottomless heart which troubles him?
Extinguish all these torches.
Look: his veins glisten.
When he extends his hand,
A breath of precious stones
From the circular night
To his long fingers flows.
Leave him alone on his bed,
Time tucks him in, watches over him,
Within sight of those high rocks
Where, forever hidden, moans
The heart of sleepless nights.
Let no one enter the room
From which a huge dog will emerge
Having lost its memory
And it will search the earth
And the ocean’s breadth
For the man it left behind.
Motionless, between hands
Both hard and decisive.
FROM: LA CHAMBRE VOISINE/ The Adjacent Room, (1935), Poem, France